Des mots libres, des maux, démolition...
Elle voudrait que je reprenne le flambeau. Que comme avant, je retrouve en moi la chaleur de mes mots, que je les expose sur de longues fumées de proses...La sève des maux que je porte, qui coule dans mes veines et que je déverse comme des notes étaient là mon trésor.Je ponctuais ma vie de points virgules;de mélancolie , d'histoires douces, ou banales, sans trop de ridicule. Il me semble pourtant loin ce temps... Souvent, je regarde cet écran et me dit "Noémie, il suffit juste de te mettre devant, de t'asseoir, de prendre ce temps, d'allonger tes doigts et de laisser évacuer tes pensées..."
Mais un peu par Ariane, le fil s'est coupé, la facilité s'est envolée, échaudée par les cendres des jours comptés. Le bois tendre , brûlant , sec qui prenait vite sa flâmme est devenu dur, humidifié et a perdu de sa saveur. Je sais qu'elles sont là les syntaxes , les rimes , mes amoures des phrases. Elles papillonnent autour de moi, comme des lucioles à la dérive. Ca crie, ca hurle mais elles ne sont pas plus fortes que moi et je n'y arrive toujours pas. Mes histoires ne sont plus naturelles , ces petites bêtes qui tournoient ont perdu leurs ailes. Peut être parce qu'elles s'envolaient avec elles dans un vague à l'âme proche de la déraison et qu'aujourd'hui elle y voit cette ancienne trame pleine de dépression.Alors je lutte, ne veux pas. C'était du passé tout ca. Je lis à la place , encore plus, réfléchit , me refuse. Il y a un temps pour tout certainement.
Parce qu'un commentaire a été laissé , elle me dit de continuer...de m'obliger pour libérer, il parait, ce que j'ai de fort en moi, et ce que je sais dévoiler. Parce que les "maux" ont toujours une consonance particulière dans tout ce que j'ai fais. Parce qu'elle s'en va lundi , que son coeur souffre aussi, je voulais tout simplement lui dire que dans ces quelques phrases, résident encore tout notre espoir...
"Non Sum Qualis Eram..."