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Ecrire pour arreter le temps...
Ecrire pour arreter le temps...
11 décembre 2009

Sa vie

Elle parlait de sa mère avec ses mains. Ajouter à celà un rictus, un regard, derrière des lunettes, malin. Ses gestes étaient à l'identique des ses flots de parôles; expressifs et remplis de volubilités-Avec une pointe de fierté. Son corps, plus posé..Tendu et souple était son bras.Immobile presque. Sa main frôlait et caressait, à sa maman, ses doigts. Près d'elle, encore, sans cesse, comme un droit.Jamais très loin. Couloir ou fauteuil. De très courts vas et viens. Une osmose, entre elles, semblait s'émaner. Sans superflus, ni rejet. Juste au coeur de celà, une extraordinaire complicité. La maman âgée. Remplis d'histoire..Alors quand on pose des questions naturelles, curieuses, ceux sont deux voix qui se mélangent pour parler de chacune d'elles. Un seul chemin de vie, y mêlant celle de l'autre. Liées par la même sorte.Cette frêle petite dame, à son âge,  avait toutes les raisons de se dévoiler. De justifier le pourquoi de ce qu'elle est. Alors c'est ensemble qu'elles se mettent à parler. Sans pudeur. Un ton doux et bon enfant.Feutré de candeur. Nous étions pourtant des étrangers. Mais celà n'avait plus d'importance à cette heure. Peut être aussi parce que l'un d'entre nous les connaissait..

Dans ces moments intimes, elles sont revenues sur la guerre. Sur le decès du père. Bien trop tôt. A 68 ans, dans son fauteuil. Une disparition éclair. Le veuvage, les enfants. Des vies déchirées, esseulées. Sans autre choix que de s'adapter. Les ravages du temps, des blessures, de la fatalité.En son temps, ce n'était pas les familles recomposées qui brisaient des existences. Mais plutôt les tortures des absences..Des longues nuits d'attentes, des peurs. Et le travail, pas vraiment mineur, c'est une évidence.. Ce bout de femme avait les mots légers. Difficiles à articuler. Dans ces phrases , des temps morts, essoufflés. Une respiration qui se rattrape. Un discours dans lequel l'oreille doit être aux aguets. Il lui manque quelques dents, mais le sourire et le plaisir sont bien présents.Et toujours vers sa fille, la recherche d'une approbation par des yeux mobiles.

On les écouterait des heures. Tellement les termes sont choisis, intelligents,rieurs. Cette proximité partagée, ces questionnements inéluctables sur le sens et le courage de la vie. Ces minutes passées, simples, conviviales, sont des instants qui ne sont pas bons d'arrêter..juste de recommencer.

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Commentaires
C
quelle belle description de 2 personnes si uniques et qui marchent ensemble a l'unisson... bisous à vous 2 mesdames
M
il a tjs de l encre couchée sur du beau papier chez toi<br /> <br /> bisooous <br /> peggy
M
Encore un bien joli texte plein d'humanité.<br /> Je voulais te déposer un petit mail mais le temps m'a manqué, excuses moi.<br /> En ce moment, c'est un peu difficile, mais il y aura des jours meilleurs, j'en suis sûre.<br /> La fracture de Didier n'est pas encore consolidée ( déjà un mois qu'il marche avec des béquilles) et depuis deux jours l'ulcère de Léa s'est réveillé alors qu'aux derniers test la bactérie semblait éradiquée. Alors, me voilà toute chamboulée. Mais, je ne veux pas plus t'ennuyer avec mes petits soucis.<br /> Je t'embrasse très fort.
Ecrire pour arreter le temps...
  • Parce qu'il est bon pour moi d'ecrire, parce qu'il est bon de me faire lire.. Comme il existe l'ancien et le nouveau testament, il ya l'hier, et le present. Mon ying dans l'avant, mon yang, ici présent... Malibertedemelaisser aura bon vent..
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