Faits divers..: Dans la cour des grands

On tourne en rond. On se parfume de trop, on passe des heures dans la salle d'eau. On jette un oeil derrière les carreaux. On a l'humeur gaie, on siffle, on fait le "barbeau". Les yeux pétillent, rien ne lui ressemble, et pour d'autres, ces changements titillent. On se sent léger, fier, libéré. Surtout quand la raison de ces ressentis s'appelle Camille.. L'après midi passera vite, confiné. Par affection et pour bien se montrer, on gominera ses cheveux, on préparera un petit goûter. Le temps s'arrêtera, dès qu'elle sera dans ses bras..

On a tous ressenti le besoin de ces premiers émois. Celui qui nous émoustille, nous ouvre en grand les pupilles. On aime cette relation qui nous engage mais nous évite les choix. On se voit dans un bus ou sur un banc d'école. On se ballade sur des trottoirs,  des oiseaux autour de nos têtes s'affolent. Aucune responsabilité, juste celle d'aimer. Rien ne nous contraint, pas même la diversité des activités. On ne cherche pas à plaire en se remuant l'esprit pour être celle ou celui, pour elle, pour lui. On se simplifie la vie. Des rendez vous éparpillés, des journées vs. Les parents peuvent être là, et dans un sens, c'est mieux comme ça. Ils nous apportent une certaine sécurité. Parce qu'être tout seul, au fond, on est pas vraiment prêt. A 15 ans, on a encore un petit minois... On se croit ou on est amoureux, dans cette période là. Tout est beau, sans danger. On s'imagine le quotidien aussi facile qu'à la maison. Tant qu'on s'aime, on a toujours les bonnes raisons.

L'adolescence passée, l'esprit est plus torturé. On se demande comment on peut encore rêver. Comment l'épater, comment au mieux, faire le temps passer. La voiture nous aide, l'émancipation aussi. Pourtant les questions viennent, et l'amour d'enfant s'enfuit. Nous sommes des adultes, ou on prend ses aires, sans l'adultère de l'ennui. On aime avec un peu plus de "Si".

Je me souviens de mes premiers amours, et de l'excitation qui nous parcoure. Des réveils plus matinaux, parc qu'on le retrouvera devant le tableau. Ou parc qu'il nous éloignera de notre quotidien, qui  à un moment plus lourd il devient. On partira le week end, mais sachant qu'on rentrera, on se sentira bien. Il ya aura les manques et les besoins.

C'est en le regardant ce dimanche que j'ai souri aux branches de ma vie. Je l'ai trouvé tant changé.. Une personne, une seule, et il se revele au mieux de ce qu'il est. D'autres discussions, un autre corps même. Celui d'un frère, et celui qu'il partage dans une intimité que je n'imagine guère.. Sa chambre se transforme en moment d'échange. Il devient grand, dans la cour des ses parents..

Comments

[mouchette]

je passe juste te souhaiter bonne nuit et te dire que je dévore le roman que tu m'as offert.
Dès qu'il est terminé, je te dis tout ce que j'en ai pensé.
grosses bises.

[lesptiteseugénie]

ouh la la !!!! j'ai une fille de 15 ans et elle est en train de vivre toutes ces émotions que tu décris si bien !
je la vois métamorphosée, changée, rêveuse, c'est ça être amoureuse.
Elle chante, elle se parfume, et les devoirs et les leçons sont à des kilomètres de ses préoccupations.
j'espère qu'elle aura bientôt les pieds qui rejoindront le sol.....
bisous Noémie, ton écriture est très touchante !

[mouchette]

merci du fond du coeur.
C'est si bon, quand le facteur porte des marques d'amitié.
Je vais le lire dès ce soir.
Ensuite je te dirai comment je l'ai perçu.
Mille bisous.