Faits divers.. : Avec le temps
Il existait quelque part, une petite dame aux cheveux blancs. Le regard vide, esperant. Qui depuis son départ, à lui, tremblait presque tout le temps. D'émotions, son coeur était trop palpitant. Il faut dire qu'avec lui, elle comptait 60ans.. Et à cette fin, elle dessinait la suite des évenements, avec toujours aupres d'elle,dans sa tête et dans son rythme, son mari bienveillant...
Elle vivait la maison de leurs jeunes temps. Derrière les vitres remplacées de leur ancien magasin. Là où ils jouaient aux marchands, comme les enfants. Tout était changé. Joliement. Là dedans, elle respirait la vie, soufflait l'absent. Elle gardait des habitudes. Les mêmes d'avant. Jusqu'au bout, d'aurénavant. Une facon à elle d'être aupres de lui. Au présent.
C'était déjà hier, pour une nouvelle vie à refaire. Rien ne lui permettait de realiser. A la même place étaient ses affaires. Et il y avait d'autres rangements, d'autres tris...: sa chambre, devenue couvent. Froide, austere.. Le bois, l'établi, le garage, et ce qui les suivaient depuis plus de 40 ans.Leurs folies, leurs soucis.
C'est un peu à cause de tout cela qu'elle avait les nerfs cette coquette grand-mère. Aux yeux bleus, suppliants. Qui ne résistait pas à quelques sourires de travers. Aux pleurs bien plus souvent. Mais il ne pouvait en être autrement. Partout, il résidait l'odeur du passé. Elle ne s'était pas évaporée avec leurs déménagements. C'était l'identique de leur ancienne demeure de Samer, quand ils avaient leurs plus inoubliables paravents..ceux des souvenirs persistants. Qui résistaient à la pluie, et protegeaient des rayons lumineux déshydratants, du temps. Des souvenirs agréables à choisir, aujourd'hui devenus plus gênants. Un brin brumant de la vision de sa vie, sans lui..
Elle avait du se demander comment choisir entre exister et le rejoindre, pour une paix à l'eternité.Seulement, elle avait ses petits enfants, cette petite mamie aux cheveux argentés. Et pour sure, et tres certainement, ses enfants. Si l'envie de partir elle y avait songé, il lui restait aussi son pain, le matin, à tartiner. Ses draps à étaler, son jardin à voir pousser. Des petits riens qui la faisaient se lever chaque matin, courir apres la chaleur des àmes reunies à jamais, sous le chagrin..
A toi ma petite mamie..