Faits divers.. : Fondamentalement

Plus les jours approchent, plus ses ressentis se fauchent. Coupées en deux entre le bonheur d'aspirer enfin à ce qu'elle aime, à entrevoir d'autres possibiltés que lui apporteront ce qu'on lui offre, et la peine inextricable qu'elle ressent à tirer un trait sur ce que pouvait représenter son lieu loué.Il n'est simple pour personne, même dans la plus grande volonté du monde, même avec l'énergie la plus demeusurée, de mettre son histoire dans des cartons. On ouvre, on trie, on choisi..on empile, on jette, et puis on se demande si.. Tout ce qui nous semblait bon, usuel, important, est prit pour cible et fait le poids sur la balance. Et forcement, il ne s'agit pas que de la poussière, mais plus du vide existentiel qui s'avance.

Elle est gatée, peut être trop. Elle le sait. Et parce qu'elle en a conscience, on ne peut pas lui reprocher d'en jouer. Elle connaît l'importance de la difficulté d'aimer sans compter. De gagner des finances pour permettre une liberté. Elle a dans son coeur bien trop de place pour eux pour ne pas savoir les remercier. Comment? elle ne le sait pas, mais un jour viendra. En attendant, derrière ce visage qu'elle peut avoir de fermé quelque fois, derrière le masque qu'elle met pour ne pas craquer, elle s'avoue à elle même que partir, c'est plus dur qu'il n'y parait. Cette maison, elle la connaît si bien. Elle y a passé des moments si chaleureux, débordants de querelles d'adolescents, de parents, de soirées, et de remise en santé. Des années accompagnées, deux ans passées seule et libérée. Où elle a pu garder le goût subtil d'une certaine sensibilité pour des liens inviolés. Descendre d'un étage ses espaces, savoir que pour elle c'est terminé. Ça ne sera plus jamais sa place dans ses murs vidés. Si ce n'est pas eux, il y aura quelqu'un d'autre. Des inconnus, ou non, qui prendront cette porte. Qui affecteront sa possessivité, son intimité.  Elle y avait mis tant de coeur.. Elle leur en veut un peu d'ailleurs. Ils s'établissent déjà dans sa paix intérieure, précipitent leurs envies, prennent une place sans voir qu'elle n'est toujours pas partie. Elle a de la peine, et c'est plus fort qu'eux, ils en font fi.

Et se retrouver la bas, dans des lieux pour le moment, encore ingrats. Perdre ses habitudes de vies, calmes et à son rythme, dans le silence de ses pas. Se retrouver, un peu seule parfois, dans le désordre d'une famille que très peu de temps elle voit. Partager un autre monde qu'elle frôlait. Son échappatoire elle l'avait. Il suffisait de partir et de rentrer. Être moins naturelle, ne plus faire ce qu'elle aimait. C'est ce qui va lui arriver. Pour un temps dont elle ne connaît. Avant de défaire, dès qu'elle le pourra, le résultat des arbres déracinés..

Il ya de la joie, de l'enthousiasme, de l'espoir, de l'oubli parfois. Il ya aussi de la peur, de la nostalgie, de la pesanteur. Elle arrive petit à petit à l'heure dite. Où ce que tout ce qu'il y a en bas finira dans un camion. Où elle devra, à eux, rendre les clés de leur maison. C'est sa famille, les nouveaux propriétaires de sa ville. Son histoire s'arrêtera là, de jeune fille. Parce que c'est fondamentalement la bas, qu'elle deviendra..

Comments

[lesptiteseugénie]

mais justement, ces étapes sont nécessaires pour nous permettre de passer à autre chose, à une nouvelle vie qui attend dans un nouveau décor qui sera chargé d"une histoire à faire naître et donc pleine de surprises. Moi je refuse de m'attacher à des biens matériels. on ne s'en sort pas sinon...
gros bisous Noémie et sois heureuse dans ta nouvelle demeure, raconte nous cette nouvelle histoire, j'ai hâte que tu nous décrives si bien ton nouveau chez toi !

[charline]

et un jour c'est une cabane que tu construiras, car il ne peut en etre autrement... tu sais comme la chanson de Benabar...